Avant d'aborder l'étude des seigneurs et coseigneurs de Pourcieux, il convient de rappeler quelques points de l’histoire de la Provence des origines à l'an mil.
Peuplement du territoire de Pourcieux.
Pourcieux paraît être de fondation très ancienne.
La haute vallée de l’Arc est habitée depuis des millénaires ; de nombreuses études le prouvent. Les vestiges des établissements liguriens et gaulois qu’on rencontre dans le territoire sont d’un haut intérêt archéologique et historique. Le grand fort, sur une colline à 3 kilomètres, et le petit fort, oppida circulaires, évoquent des constructions gauloises et on a trouvé dans les montagnes voisines des armes et des instruments en pierre remontant à une époque antérieure à l’occupation celtique.
Cette carte montre outre les oppida, le tracé d’une des principales pistes indigènes, antérieure à la systématisation du réseau routier de La Provincia à l’époque d’Auguste.
Invasion romaine et « Pax romana »
Les romains étaient installés en Narbonnaise depuis 120 avant Jésus Christ.
En 102 avant Jésus Christ, Marius Caïus à la tête des Romains livre une terrible bataille dans la plaine de Pourrières contre les Ambrons et les Teutons dont le but était de détruire Rome. C’est à Pourcieux qu’un corps de cavalerie empêcha les barbares de s’enfuir du côté de l’Est..
Après cette bataille, le calme était revenu.
Auguste crée des colonies administrées par des magistrats. Un réseau routier, jalonné de relais (mansiones ou mutationes) se crée et se développe. Outre sa fonction stratégique, il joue un rôle important dans la vie économique et politique.
Après cette bataille, le calme était revenu.
Auguste crée des colonies administrées par des magistrats. Un réseau routier, jalonné de relais (mansiones ou mutationes) se crée et se développe. Outre sa fonction stratégique, il joue un rôle important dans la vie économique et politique.
Il existe dans le territoire des vestiges de la voie romaine. Elle passait entre deux montagnes pour dominer la plaine de Saint Maximin qui n’était à l’époque qu’un vaste marais.
Le pont du village de Pourcieux porte le nom de Pont romain quoiqu’il ne soit pas de construction romaine. Ce qui fait croire que les Romains y en avaient peut-être construit un que le temps a fait disparaître.
Le pont du village de Pourcieux porte le nom de Pont romain quoiqu’il ne soit pas de construction romaine. Ce qui fait croire que les Romains y en avaient peut-être construit un que le temps a fait disparaître.
Cette carte montre que le lieu qui nous intéresse, se trouve entre 2 mansiones, Tegulata, près de Pourrières, et Ad Turrrem, non loin d’une borne militaire, sur la grande route reliant l’Italie à l’Espagne.
La paix romaine favorisant le développement de l’activité industrielle, l’essor de l’agriculture et de l’élevage donc du commerce, a permis l’installation des habitants sur cette voie de passage.
La paix romaine favorisant le développement de l’activité industrielle, l’essor de l’agriculture et de l’élevage donc du commerce, a permis l’installation des habitants sur cette voie de passage.
Le Haut Moyen Age
A l’écroulement de l’Empire romain d’Occident (476), ce fut pour la Provence, la Provincia Romana, le début d’une période de chaos qui va se prolonger pendant plusieurs siècles.Les Wisigoths, qui occupent tout le sud-ouest, de l’Océan jusqu’au Rhône, ont, à plusieurs reprises, assiégé la capitale de la Provincia, Arles. Repoussés en 425, en 452 et en 458, le roi Wisigoth Euric s’en empare en 472 en écrasant l’armée romaine de l’empereur Anthémius. Entre temps, les Burgondes qui occupaient la Savoie, investissent tout le pays entre Rhône, Alpes et Durance.
Burgondes et Wisigoths se partagent donc La Provence.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire les Wisigoths qui étaient de religion arienne, n’exerceront aucune persécution contre le clergé catholique. Depuis la conversion de Constantin, la religion chrétienne était devenue religion d’Etat, et s’était considérablement développée en Provence : 23 évêchés y étaient installés au Ve siècle.
Il y eut quand même quelques cas de violence envers les communautés religieuses, en général pour des questions d’impôts, qui étaient appliqués de la façon la plus arbitraire et perçus « manu militari. »
En 507, le règne des Wisigoths prend fin, leur roi Alaric ayant été tué par les Francs près de Poitiers. Les Burgondes appuyés par les Francs en profitent pour envahir notre pays et assiéger une fois de plus Arles, sa capitale, mais ils se heurtent aux troupes du roi Ostrogoth Théodoric qui libère Arles et fait son entrée dans Avignon et dans Marseille.
En 507, le règne des Wisigoths prend fin, leur roi Alaric ayant été tué par les Francs près de Poitiers. Les Burgondes appuyés par les Francs en profitent pour envahir notre pays et assiéger une fois de plus Arles, sa capitale, mais ils se heurtent aux troupes du roi Ostrogoth Théodoric qui libère Arles et fait son entrée dans Avignon et dans Marseille.
Au début du VIe siècle, d’accord avec les Ostrogoths, qui leur cèdent leurs possessions au sud de la Durance, les Francs annexent la Provence.
Il en résulte une longue période de chaos et de destructions, les successeurs du roi Clovis se déchirant et se combattant mutuellement. La Provence est déchirée et partagée au cours de ces luttes fratricides, l’anarchie et l’insécurité sont totales. Des bandes armées parcourent les campagnes et détruisent tout sur leur passage.
Les chroniqueurs signalent 7 épidémies de dysentrie, de variole et de peste entre 580 et 599.
Les chroniqueurs signalent 7 épidémies de dysentrie, de variole et de peste entre 580 et 599.
D’autres barbares apparaissent : les Lombards et les Saxons. En 573, Avignon, Arles et Aix sont pillées et doivent payer une rançon.
Les francs, maîtres politiques de la Provence, sont incapables d’y installer un ordre administratif et de la protéger contre les incursions des barbares ; c’est alors que certains provençaux recherchent un appui extérieur pour se débarrasser de ces maîtres encombrants et pensent le trouver en s’alliant aux Sarrasins, mais c’est tomber dans le pire !
En 732, le Maire du Palais Charles Martel écrase les arabes à la bataille de Poitiers ; il est maintenant un fait reconnu que des corps de volontaires Provençaux combattaient au côté des Sarrasins contre les barbares francs.
Charles Martel organise une opération punitive contre les révoltés provençaux, s’empare d’Arles et de Marseille, qui sont livrées au pillage ; les musulmans débarquent et chassent les garnisons franques, et c’est encore pillages et massacres.
En 771, la Provence est finalement englobée dans le royaume de Charles le Grand.
L’époque carolingienne
De Charlemagne à Conrad le Pacifique
Sous le règne de Pépin le Bref et de Charlemagne, une période de calme semble s’instaurer mais c’est sans compter avec les Sarrasins.
En 838, ils attaquent les ports et les villages de la côte et remontent le Rhône. Marseille est dévastée, l’abbaye Saint Victor détruite. Les musulmans s’installent sur la côte varoise et ils y resteront plus d’un siècle, leur forteresse étant Fraxinetum (La Garde Freinet). De là, ils font des incursions qui ravagent la région. Des points fortifiés sont alors aménagés ou réoccupés en vue de faire face à cette invasion.
Louis le Pieux regroupe l’ensemble des comtés provençaux sous l’autorité d’un duc résidant à Arles.
Au traité de Verdun en 843, les trois petits-fils de Charlemagne se partagent son royaume.
Charles le Chauve hérite de la partie occidentale, Louis le Germanique de la partie orientale et Lothaire obtient la partie centrale.
Après la mort de Lothaire 1er, ses trois fils se partagent son royaume : Louis II reçoit l’Italie et la couronne impériale, Lothaire II la partie nord et le royaume de Provence revient à Charles.
Cet état de Provence n’eut qu’une existence très éphémère, Charles étant mort en 863.
Cet état de Provence n’eut qu’une existence très éphémère, Charles étant mort en 863.
Dès 870, Charles le Chauve avait installé à Vienne son beau-frère Boson, époux d’Ermengarde la fille unique de Louis II.
A la mort de Louis le Bègue fils de Charles le Chauve, Boson, comte de Vienne juge le moment propice de rétablir à son profit l’indépendance de la Provence et le 15 octobre 879 il se fait proclamer roi de Bourgogne, par le haut clergé et les comtes du Sud-est, à Mantaille, près de Vienne.
Mais le nouveau royaume allait être battu en brèche de tous les côtés : à l’ouest par le roi de France, qui n’abandonnait pas ses prétentions sur la Provence ; au nord par le roi de Bourgogne, à l’est par les Lombards et au sud par les Sarrasins qui occupent comme on l’a vu une large bande littorale et écument régulièrement l’arrière pays.
Après bien des vicissitudes, Louis fils de Boson est couronné en 890, à Valence, à la tête du royaume de Provence dès lors définitivement constitué et reconnu.
Cependant ce royaume est aux mains de princes qui ne parviennent pas à constituer un gouvernement central efficace. L’anarchie règne. Louis veut la couronne impériale, l’obtient en 901, revient dans sa capitale provençale de Vienne ; il est fait prisonnier à Vérone par son rival Bérenger de Frioul, celui-ci lui avait fait crever les deux yeux. Il règne pendant 20 ans sur la Provence sous le nom de Louis l’Aveugle.
Son royaume de Provence, dit d’Arles ou de Vienne avait deux capitales : Arles et Vienne, mais Louis l’Aveugle résidait dans cette dernière.
Mais en fait le pouvoir est exercé par Hugues son cousin, petit-fils par sa mère Berthe du carolingien Lothaire II. Louis le nomme duc de Provence, marquis du Viennois. Il retient les comtés les plus notables donc celui d’Arles d’où son nom de « Hugues d’Arles ».
Hugues cède ses droits sur le comté de Provence à Rodolphe II roi de Bourgogne transjurane. Et c’est ainsi que nous trouvons en 950, le jeune Conrad, fils de Rodolphe II, roi de Bourgogne et de Provence en 934, sous la protection d’Otton, roi de Germanie.
En fait, les rois de Bourgogne n’avaient sur l’ancien royaume d’Arles qu’une souveraineté théorique, le pouvoir réel étant aux mains de la famille des comtes d’Arles et d’Avignon, installés au début de son règne par le roi Conrad de Bourgogne (vers 948-949) qui intervient par quelques diplômes jusque vers 965 dans le sud de ses états.
Guillaume d’Arles, devenu marquis après avoir chassé les sarrasins de leur repaire du Frainet, est la tige des comtes provençaux de la première race qui préside aux destinées de la Provence durant tout le XIe siècle.
Les vicomtes de Marseille
La seigneurie de Pourcieux appartient depuis 949 à la famille vicomtale de Marseille, dont le domaine héréditaire et indivis forme un vaste quadrilatère entre Marseille, Aix, Brignoles et Toulon et en particulier au domaine donné à Arlulfe par Conrad : « Vallis Tritis ».
Dès la mort de Hugues, Conrad manifeste en 948 son autorité en nommant des comtes représentants de son pouvoir, Boson à Arles et Guillaume à Avignon.
Ces comtes, le roi les avait choisis en majeure partie étrangers au pays, afin de pouvoir les diriger plus aisément. Cependant en quelques années ces comtes sans s’affranchir de l’autorité nominale du roi deviennent en fait les véritables maîtres du pays ; en s’assurant la possession des biens, des manses comtales et des revenus des droits régaliens, ils réussissent à rendre leurs charges héréditaires ; les interventions royales se réduisent à quelques diplômes de donations ou confirmation qui avec le temps deviennent de plus en plus rares.
Pour alléger la tâche des comtes et aussi pour limiter l’aire de leur action et diminuer leurs ressources et leur importance, Conrad leur adjoint à chacun un vicomte à Cavaillon et à Marseille. Celui de Boson, résidait à Marseille pendant que le comte résidant à Arles, fut Arlulfe.
Voilà ce que disent les textes :
En 950, Conrad roi de Bourgogne et de Provence, siège à Genève qu’il avait choisi pour capitale. C’est là qu’un jour d’août, un personnage que les textes latins de l’époque désignent sous le nom d’Arlulfus ou Arnulfus vint se prosterner devant son trône pour demander l’attribution d’un domaine situé en Basse Provence et dénommé « in vallis Tritis » dont Pourcieux fait partie.
La requête présentée par le chevalier Arlulfe fut très bien accueillie, en raison de ses brillants états de service rendus au précédent roi de Provence, Louis l’Aveugle. A ses côtés, il avait guerroyé en Italie et son nom figure souvent en signature à côté de celle du roi sur les chartes octroyées par celui-ci.
La charte princière de donation fut rédigée rapidement (CSV n° 1041).
Rédigée en latin en voilà la traduction :
Notes
Donc nos ancêtres se voient dotés par la grâce royale d’un nouveau seigneur et maître. La loi franque est impitoyable : tout ce qui vit sur le fief est propriété du maître de ce fief, paysans ou manants à peu près au même titre que le bétail ou le gibier. Le serf est taillable et corvéable à merci. Comment vivaient nos ancêtres à cette époque ? Leur vie ressemblait plus à celle du Néolithique qu’à la prospérité de l’époque romaine.
Evidemment, il y avait toujours la menace sarrasine. Et pendant que les seigneurs guerroyaient en Italie, les sarrasins en profitaient pour lancer leurs hordes dans la vallée de l’Arc, à quelques heures de cheval de leur territoire.
Des questions restent posées.
Est-ce qu’Arnulfe fut le premier vicomte de Marseille ?
On rencontre souvent chez certains auteurs l’affirmation que le seigneur de Trets Arnulfe, fut le premier vicomte de Marseille ; d’après Antoine RICHARD, il n’en est rien, la vicomté de Marseille, créée en 948 avait comme titulaire un certain Guillaume, qui paraissait être conjointement vicomte avec son frère Pons.
Qui est ce Guillaume ?
Pour certains historiens Guillaume vicomte de Marseille est le gendre d’ Arnulfe, seigneur de Trets, puisqu’il se serait marié avec Belielde fille d’Arnulfe. Ses enfants, reçurent la part d’héritage de leur oncle maternel Aicard autre fils d’Arnulfe.
Ainsi les descendants de Guillaume et Belielde seraient vicomtes de Marseille par leur père et seigneur de Trets du côté maternel.
Pour d’autres Guillaume, frère d’Aicard et de Pons, serait le fils d’Arnulfe, donc vicomte de Marseille puisque même si Arnulfe ne porte pas le titre de vicomte on peut être assuré qu’il l’était déjà et qu’il avait reçu le comté de Marseille proprement dit puisqu’il en reçoit les dépendances (G de Manteyer, la Provence p 200)
De toute façon, quelle que soit la filiation, les petits-fils d’Arnulfe directement ou par alliance seront vicomtes de Marseille.
Dès la mort de Hugues, Conrad manifeste en 948 son autorité en nommant des comtes représentants de son pouvoir, Boson à Arles et Guillaume à Avignon.
Ces comtes, le roi les avait choisis en majeure partie étrangers au pays, afin de pouvoir les diriger plus aisément. Cependant en quelques années ces comtes sans s’affranchir de l’autorité nominale du roi deviennent en fait les véritables maîtres du pays ; en s’assurant la possession des biens, des manses comtales et des revenus des droits régaliens, ils réussissent à rendre leurs charges héréditaires ; les interventions royales se réduisent à quelques diplômes de donations ou confirmation qui avec le temps deviennent de plus en plus rares.
Pour alléger la tâche des comtes et aussi pour limiter l’aire de leur action et diminuer leurs ressources et leur importance, Conrad leur adjoint à chacun un vicomte à Cavaillon et à Marseille. Celui de Boson, résidait à Marseille pendant que le comte résidant à Arles, fut Arlulfe.
Voilà ce que disent les textes :
En 950, Conrad roi de Bourgogne et de Provence, siège à Genève qu’il avait choisi pour capitale. C’est là qu’un jour d’août, un personnage que les textes latins de l’époque désignent sous le nom d’Arlulfus ou Arnulfus vint se prosterner devant son trône pour demander l’attribution d’un domaine situé en Basse Provence et dénommé « in vallis Tritis » dont Pourcieux fait partie.
La requête présentée par le chevalier Arlulfe fut très bien accueillie, en raison de ses brillants états de service rendus au précédent roi de Provence, Louis l’Aveugle. A ses côtés, il avait guerroyé en Italie et son nom figure souvent en signature à côté de celle du roi sur les chartes octroyées par celui-ci.
La charte princière de donation fut rédigée rapidement (CSV n° 1041).
Rédigée en latin en voilà la traduction :
« Au nom de la sainte Trinité, Conrad (1) roi par la grâce de Dieu. Lorsqu’une juste requête nous a été présentée, il est de notre devoir de l’examiner avec soin. Qu’il soit porté à la connaissance de tous ceux qui nous sont fidèles qu’un homme du nom d’Arlulfe ayant imploré notre majesté royale en nous demandant certaines concessions, nous avons accédé à sa demande. En conséquence nous transférons audit Arlulfe, avec faculté d’en disposer librement, tous droits et pouvoirs que nous possédons sur la « curtis Trezia » (2) dépendant du comté de Marseille, et faisant partie de celui d’Aix, y compris toutes les attenances qui dépendent du comté de Marseille ainsi que la tour (3)
Cette concession est limitée d’une part par le lieu appelé Untinos (4) et Pallière (5), les montagnes de Bagde (6) jusqu’au fleuve Belone (7) et d’autre part …. jusqu’au val de Restones (8) et de même sur les hauteurs de Bagde.
Afin que la présente concession soit connue de tous, et ne soit jamais violée par qui que se soit, nous avons apposé notre signature »
Ici le sceau du roi Conrad
« Certifié authentique par Heinri, remplaçant l’évêque Amon. »
Donné le XV des calendes de septembre, la XIIIe année du règne heureux de notre roi Conrad. Amen. »
Notes
1 - Conradus rex Areletensis
2 - D’après V.Teissière la « curtis Trezia comprenait 21 communautés.
3 - la Gardi.
4 - Sur le plateau dominant Saint Antonin au pied de la montagne Sainte Victoire.
5 - Deux lieux portent encore ce nom dans la région : Pallière commune de Puyloubier, et Pallière, commune de Pourrières, dans la montagne des Agaux
6 - Bagde ou Baye : désigne le plateau au-dessus des barres du Cengle où la rivière Bayon prend sa source.
7 - Fleuve non identifié
8 -Actuellement moulin de Redon dans la vallée de l’Huveaune
2 - D’après V.Teissière la « curtis Trezia comprenait 21 communautés.
3 - la Gardi.
4 - Sur le plateau dominant Saint Antonin au pied de la montagne Sainte Victoire.
5 - Deux lieux portent encore ce nom dans la région : Pallière commune de Puyloubier, et Pallière, commune de Pourrières, dans la montagne des Agaux
6 - Bagde ou Baye : désigne le plateau au-dessus des barres du Cengle où la rivière Bayon prend sa source.
7 - Fleuve non identifié
8 -Actuellement moulin de Redon dans la vallée de l’Huveaune
Donc nos ancêtres se voient dotés par la grâce royale d’un nouveau seigneur et maître. La loi franque est impitoyable : tout ce qui vit sur le fief est propriété du maître de ce fief, paysans ou manants à peu près au même titre que le bétail ou le gibier. Le serf est taillable et corvéable à merci. Comment vivaient nos ancêtres à cette époque ? Leur vie ressemblait plus à celle du Néolithique qu’à la prospérité de l’époque romaine.
Evidemment, il y avait toujours la menace sarrasine. Et pendant que les seigneurs guerroyaient en Italie, les sarrasins en profitaient pour lancer leurs hordes dans la vallée de l’Arc, à quelques heures de cheval de leur territoire.
Arnulfe, fit construire pour sa sécurité et celle de ses manants un château de défense, le château Saint Michel à Trets : le castrum seigneurial et la cité populaire, le tout enserré par de solides murailles.
La chapelle, dédiée à Saint Michel quoique incluse dans le castrum était indépendante et relevait de Saint Victor.
La chapelle, dédiée à Saint Michel quoique incluse dans le castrum était indépendante et relevait de Saint Victor.
Castrum Porcellis se trouvait sur le versant de l’Aurélien. Il y avait un château fortifié. De là on pouvait surveiller l’ennemi. Etait-ce simplement un tour de guêt ? Y avait-il des habitations ?
En 972, une coalition de seigneurs provençaux, conduite par Guillaume, comte de Provence réussit à mettre fin à l’occupation sarrasine en Provence. Le comte de Provence devint Guillaume le Libérateur. Après s’être largement servi, il distribue aux seigneurs qui l’ont aidé les territoires libérés, les biens « sans maîtres ».
Des questions restent posées.
Est-ce qu’Arnulfe fut le premier vicomte de Marseille ?
On rencontre souvent chez certains auteurs l’affirmation que le seigneur de Trets Arnulfe, fut le premier vicomte de Marseille ; d’après Antoine RICHARD, il n’en est rien, la vicomté de Marseille, créée en 948 avait comme titulaire un certain Guillaume, qui paraissait être conjointement vicomte avec son frère Pons.
Qui est ce Guillaume ?
Pour certains historiens Guillaume vicomte de Marseille est le gendre d’ Arnulfe, seigneur de Trets, puisqu’il se serait marié avec Belielde fille d’Arnulfe. Ses enfants, reçurent la part d’héritage de leur oncle maternel Aicard autre fils d’Arnulfe.
Ainsi les descendants de Guillaume et Belielde seraient vicomtes de Marseille par leur père et seigneur de Trets du côté maternel.
Pour d’autres Guillaume, frère d’Aicard et de Pons, serait le fils d’Arnulfe, donc vicomte de Marseille puisque même si Arnulfe ne porte pas le titre de vicomte on peut être assuré qu’il l’était déjà et qu’il avait reçu le comté de Marseille proprement dit puisqu’il en reçoit les dépendances (G de Manteyer, la Provence p 200)
De toute façon, quelle que soit la filiation, les petits-fils d’Arnulfe directement ou par alliance seront vicomtes de Marseille.
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