Aux XIe et XIIe siècles, la seigneurie de Pourcieux en Provence appartient aux vicomtes de Marseille mais aussi au Monastère de Saint Victor. Cependant peu à peu les moines mettent fin à la coseigneurie avec la famille vicomtale d'Ollières et de Pourcieux.

Les vicomtes de Marseille
Le domaine des vicomtes de Marseille est assez bien connu en raison des donations particulièrement denses faites à l’abbaye Saint Victor et à l’église de Marseille. Ce sont eux d’ailleurs qui ont contribué à l’importance grandissante et au renom de cette abbaye.
Pourcieux, qui fait partie du Val de Trets, appartient aux vicomtes de Marseille, mais aussi à l’Abbaye de Saint Victor puisque les enfants de Guillaume lui ont fait de nombreuses donations.
Les fils de Guillaume 1er, Pons évêque de Marseille, Foulque vicomte de Marseille et Belielde firent donation en 1008, 1044 et 1010 à Saint Victor de 1/3 pour les deux derniers de la seigneurie de Pourcieux qui leur revenait entres autres places de l’héritage de leur père et mère et de leur oncle.
Guillaume II vicomte de Marseille 966-1045, époux d’Accélène en premières noces et Stéphanie en secondes noces.
Geoffroi, fils du précédent, vicomte de Marseille 1019-1079, époux de Rixende.
Hugues-Geoffroi II , fils du précédent, vicomte de Marseille épouse Douceline.
Raimond Geoffroi I, fils du précédent, vicomte de Marseille, 1128-1152, épouse Poncie.
Raimond Geoffroi II, fils du précédent, vicomte de Marseille, seigneur de Trets 1193-1216, épouse Ixmille.
Abbaye de Saint Victor
A Pourcieux, les religieux de Saint Victor de Marseille exercent en plus du pouvoir spirituel, le pouvoir seigneurial, avec toute la rigueur d’un vulgaire seigneur laïc.
Désaffection des vicomtes envers Saint Victor.
Cependant à partir des années 1060, les signes se multiplient d’une dégradation des relations entre la famille vicomtale et le monastère de Saint Victor et la générosité vicomtale s’érode rapidement avant de disparaître complètement au début du XIIe siècle.
Les moines et les vicomtes semblent chercher à limiter l’imbrication de leurs domaines respectifs.
La fin de la seigneurie qu’ils exerçaient dans plusieurs castra du Val de Trets, notamment Pourcieux depuis le début du XIe s’avère significative : les Victorins cèdent aux vicomtes la seigneurie de Castellar, la moitié de celle d’Ollières et de Belcodène, le tiers de celle de Pourcieux et le quart de celle de Rousset, et mettent ainsi fin à leur coseigneurie avec la famille vicomtale à Ollières, Pourcieux et Belcodène. La rupture entre les moines et les vicomtes est ici fort concrète.
Elle procède certainement de la volonté des moines eux-mêmes de procéder à un regroupement et à un remembrement de leurs domaines. Elle témoigne ensuite de la poursuite de la « sécularisation » de la seigneurie laïque résultant de l’abandon des églises au profit des moines. Il est significatif que l’abbé prenne bien soin de préciser que, s’il abandonne ses droits seigneuriaux dans les divers castra, il conserve la totalité des églises, des dîmes, des prémices, des diverses oblations des vivants et des morts et des droits paroissiaux. La concurrence entre vicomtes et moines mêle alors étroitement préoccupations seigneuriales et enjeux paroissiaux et l’abbé cherche sans doute à prévenir la tentation des seigneurs de fonder de nouvelles églises paroissiales échappant au contrôle monastique.
En définitive, la séparation des domaines monastiques et vicomtaux manifeste surtout avec netteté que la coopération établie entre les vicomtes et les moines au XIe siècle, dont le Val de Trets était le champ privilégié n’a plus cours (La noblesse et l'Eglise autour de l'an mil - Florian Mazel).
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