Chronique d'une famille de marchands, les "Guigou", d'après les actes notariés.




Cette famille était originaire de Pourcieux. Michel Guigou y était ménager en 1585. Son fils Jehan, né à Pourcieux, se tourna très vite vers le négoce et s’installa à Aix-en-provence où il fit prospérer ses affaires et augmenta son patrimoine. Il acheta de nombreux biens à Aix et à Pourcieux.

Dans l'acte d’émancipation qu'il fit pour son fils Jehan, Michel Guigou le décharge de la tutelle paternelle pour lui permettre de faire son négoce et jouir de ses profits et bénéfices. 





Extrait de l’acte d’émancipation (AD13, 4B 33, f°752).

«… permet et accorde audit Jehan Guigou son fils cy présent acceptant et par luy et les siens stipullant et recevant de pouvoir contracter, marchander, exchanger, acheter, vendre, débiter, acquitter, tester, comparer en tous engagements toutes sortes et espèces de contrats que bon lui semblera… »

Jean Guigou


Jean Guigou a acquis à Pourcieux les biens suivants (Acte de partage entre ses fils-AD13, 309E1160, f° 579 du 11.06.1620) :

* le 13 mars 1593 de Loys André  Mazargues docteur en droit, advocat en la cour de Parlement de Provence (AD13, 309 E 1011 F° 697) :
- la maison sive lougis où pend pour enseigne la Magdallene au lieu de
  Pourcieux tout d’haut en bas et de bas en haut avec trois vaisseaux, une
  caucadoire étant dans la cave du logis et autres meubles que y sont.
- un pré au derrière joignant ledit logis
- et une vigne.

* le 17 mai 1599 de Honoré Léon de Marseille par acte reçu par maître Ouvière notaire de Pourrières deux terres :
- l’une de six panaux en semence,
- l’autre de trois au même terroir, quartier dit du pré de Bourgogne

* le 13 décembre 1600 de Marc Anthoine Arbaud, sieur de Pourchières, par acte reçu par maître Faulquet notaire de Saint-Maximin
-         un pré de quatre soucherades ou environ au quartier de la grande Praderie confrontant :
§       pré du sieur Honorat
§         pré de Gaspard Peguy appelé de Saint Maximin
§         pré de la Luminaire du Saint Esprit
§         le chemin allant à Ollières et autres

* le 21 novembre 1602 de François Cauvin ménager d’Ollières par acte reçu par maître Vuillermier notaire de Saint-Maximin, deux terres :
- une au pré de Bourgogne
- et l’autre au quartier de Brumenc.

* le 30 décembre 1603, de Jacques Guigou par acte reçu par maître Philipe Arbaud notaire de Saint-Maximin, deux vignes :

- l’une d’une carteirade au quartier dit à Les Gaires confrontant :
§         vigne dudit héritaige
§         vigne de Maixemin Garoute
§         le Desfans de Porcils et aultres

- et l’autre au quartier dit des Prats de trois hommées confrontant :
§         vigne de Monsieur Honoré David
§         terre du sieur d’Ollières
§         et vigne du sieur de Puyloubier.

* le 17 octobre 1605, de messire Jean Baptiste de Martin, sieur de Puyloubier, par acte reçu par maître Rey notaire de Trets  pour le prix de soixante-quatre écus dix-huit sous :
§         une maison
§         une étable
§         des terres
§         des prés
§         une vigne
§         et une sueilhe.


Il achète aussi à Aix à Claude Pourtal une maison et jardin à la bourgade Saint-Jean moyennant la somme de deux cents écus (Acte d’achat notaire Barthélélmy Maurel avant 1619)


Quartier St Jean à Aix en Provence. Source Plans de villes Aix-en-Provence par M.E Bellet et M. Heller


Il est marié à Catherine Lebre avec laquelle il a eu plusieurs enfants :

-         Balthazard Guigou, travailleur, résidant à Aix marié le 26 mars 1592 avec Peyronne Ramyer de Bastien et de Allyone Curet (AD13, Cm Maître Durand, 308 E1298, f°2462).

-         Guilhem Guigou

-         Pierre Guigou aussi marchand marié le 12.septembre 1595 à Aix avec Catherine Ribe de Joseph et de Marguerite Roux de Pourrières (AD13, Cm Maître Durand, 308 E 1301,f° 774). Celle-ci est décédée en mai 1618.

-         Barthélémy Guigou dont l’article suit

Le 23 janvier 1618, Jehan Guigou « Hoste de ceste ville d’Aix » fait donation de ses biens entre vifs à ses enfants Pierre, Guilhem et Barthélémy Guigou marchants d’Aix réservant les fruicts et usufruicts de ses biens à Catherine Lebre sa femme (AD13, 4B47). Il meurt avant 1618.




Donnation entre vifz pour Pierre, Guilhem et Barthelemy Guigoux merchantz d’Aix.

"L’an mil six cens dis huict et le vingt troiziesme jour du mois de janvier à quatre heures aprés midy constitue par devant Monsieur Maistre Adam Bonfilz conseiller du roy et lieutenant general au siege de ceste ville d’Aix, Jehan Ollivari escuyer ung des consulz modernes de ladicte ville, de moy notaire soubzsigné et tesmoingz soubz nommés, Jehan Guigou hoste de ceste ville d’Aix, lequel a reputé audict sieur lieutenant et consul que pour les honneurs, servitudes, amitiés et caresses qu’il a receu et espere recepvoir à l’advenir de Pierre, Guilhem et Barthellemi Guigoux, ses enfants bien bien aymés et pour leur donner subjet de s’advancer neanlz, leur obster toute sorte de doubte et subcon qu’il ne veuilhe avantager l’ung plus que l’aultre afin  de les fere vivre entre eux et bonne paix, amitié et union, il est en pretention de ladicte fere donnation de ses biens soubz les reservations qu’il..."


Barthélémy GUIGOU


Il est donc le fils de Jehan Guigou, né aux environs de 1580. De nombreux actes notariés nous permettent de mieux le connaître.

Il s’est marié trois fois :

1- en premières noces, le 26 décembre 1601, à Aix avec Honorade Lagier fille de Jehan et de Espérite Daniel.


2- en deuxièmes noces, le 4 octobre 1602, à Aix, avec Magdeleine Aurilhe fille de Hugues et de Marguerite Jouve (AD13, 309E1147, f°1297), dont il eut :

- Jean Guigou, né le 18 mai 1605, marié le 27 décembre 1625 avec Laudine Hedoux de St Chamas (Cm maître Gaspard Amphoux de Saint-Chamas).
Le 14 décembre 1626, compte tenu du remariage de son père Barthélemy Guigou, Jehan son fils lui demande de satisfaire aux clauses contenues dans son contrat de mariage et de lui payer les trois mille livres de la donation en marchandises, les mille cinq cents livres du dot en argent, les coffres, robes et joyaux de sa femme et les meubles de maison exprimés au contrat de mariage. Après accord, il est décidé que pour le paiement des quatre mille cinq cents livres, trois mille neuf cent vingt-deux livres seront employées pour payer les marchandises de mercerie que sont dans la boutique de sa maison d’habitation (place du Marché, rue de la Corregerie), les comptoirs, mesures et meubles de boutique, la rente de la boutique et étages d’habitation. Quant à la somme restante soit cinq cent soixante-dix-huit livres, elle sera payée en deniers comptant parce que Jehan Guigou veut l’employer à l’achat de marchandises pour la foire de Rois dans la ville de Lyon sans laquelle somme il lui serait impossible de tenir la foire (AD13, 309E1166, f°797).
Ce contrat a été ratifié le 12 juin 1631 puisque Jehan a atteint l’âge de la majorité depuis le 18 mai 1630. Les parties sont d’accord sur tout le contenu de l’accord (AD13, 309 E1168, f°430, Rencurel,).

 - Augustin Guigou (AD13, 309E1168, f°538, Rencurel,)


3- et en troisièmes noces, le 18 novembre 1626, à Aix (AD13, 309 E1178) avec Jehane Martel, fille de Jean marchand et de Anne Supan avec laquelle il eut plusieurs enfants :

-         Spirit Guigou
-         Pierre Guigou
-         Jehane Guigou mariée le 20 février 1625 à Aix avec Jean Lieutaud. (AD13, 4B50, f°1335)
-         Anne Guigou mariée avec Louis Estienne.



Barthélémy Guigou habite à Aix, place du Marché(représentée sur le plan par la lettre N, au sud de la Tour de l'horloge), plus précisémént rue de la Corréjarié ou des Corroyeurs qui passe au sud de cette place. Cette rue a disparu suite aux remaniements de la configuration de ce quartier. Il demeure dans la maison qui fait le coin et qu’il a acquise du sieur du Canet.

Plusieurs plans de diverses époques, nous permettent de bien situer cette rue.

1- Plan de la ville d’Aix en 1575 « Le vray pourtraict de la ville d’Aix en Provence »
Source Plans de villes, Aix-en-Provence par M.E Bellet etM. Heller




2 - Plan de la ville d’Aix. Vue cavalière et plan perspective. Conservée au musée Arbaud d’Aix-en-Provence. Serait la photographie d’une gravure de la fin du XVIe début XVIIe. Source Plans de villes Aix-en-Provence par M.E Bellet et M. Heller.





Biens à Aix-en-Provence.


1- Maison place du Marché.
Le 24 mai 1618, Barthélémy Guigou arrente à Louis Vian aussi marchand d’Aix la boutique, une salle, l’usage du ciel ouvert et l’escalier en colimaçon de la maison qu’il habite place du Marché moyennant la rente de trente-deux écus faisant quatre-vingt-seize livres. (AD13, 309E1158, f°533, Rencurel).
Le 17 janvier 1621, il fait faire par Isnard Lanteaume maître menuisier d’Aix une grande porte de bois pour sa boutique et fait aussi intervenir le serrurier André Astier. (AD13, 309E1161, f°189).
Comme on l’a vu plus haut, le 14 décembre 1626, Barthélémy Guigou a légué le fonds de son commerce à son fils Jehan respectant ainsi les clauses de son contrat de mariage.
Le 23 mars 1634, Jehan Guigou ne pouvant plus exercer son négoce compte tenu de sa surdité a vendu à Claude Gaultier marchand d’Aix toutes les marchandises, comptoirs, mesures, poids et autres choses que se trouvent dans la boutique sauf les étagères et barres de portes qui appartiennent en propre à Barthélémy Guigou, son père.
De plus, lesdits Guigou, père et fils, arrentent à Claude Gauthier, la boutique, l’arrière boutique servant de cuisine, la troisième salle chambre à plain pied et l’usage de la cave de la maison pour placer trois boutes.
Concernant ledit Jean fils, ceci pour le temps du jourd’hui à la fête Saint-Michel prochain moyennant la somme de soixante livres que ledit Gauthier paiera le jour du rapport d’estime. L’estime des marchandises et autres choses vendues a été faite et le prix s’élève à  trois mille quatre cent soixante-sept livres.
Et pour regard dudit Guigou père pour six ans entiers et révolus à compter de la feste de St Michel prochain à semblable jour finissant moyennant la rente de cinquante écus faisant cent cinquante livres et dix canes de toile de Rohan d’un écu la cane par an avec accord que Barthélémy Guigou ne pourra vendre ni alliéner ladite maison pendant lesdits six ans. Plus que ledit Guigou père sera tenu faire faire les réparations nécessaires de ladite maison et ledit Gauthier d’en jouir en bon père de famille et rendre lesdits étages au même état qu’il les trouvera (AD13, 309E1171, f°267, Rencurel).

2- Maison à la bourgade Saint Jehan.
Le 3 juin 1619, Pierre, Guilhem et Barthélémy Guigou cède à titre d’arrentement perpétuel à André Maunesan la maison et le jardin à la bourgade Saint Jehan qu’ils ont hérités de leur père moyennant la rente annuelle et perpétuelle de quatorze escus faisant quarante-deux livres. (AD13, 309E1159, f°657, Rencurel).
Jehan Guigou père avait acheté cette maison pour la somme de deux cents écus à Claude Pourtal et lui avait payé comptant vingt écus. Il restait à solder cent quatre-vingts écus en trois fois. Mais comme Jehan Guigou est décédé avant d’avoir payé la somme totale, il revenait aux héritiers c’est à dire à ses fils de s’acquitter de la somme restante. Guilhem et Pierre Guigou cèdent leurs droits sur la rente de quatoreze écus à leur frère Barthélémy et en contrepartie ce dernier payera la somme restante due audit Pourtal.
Le 3 avril 1621, une transaction est passée entre Barthélémy Guigou et André Maunesan qui n’a pas payé la rente. Pour éviter un procès, ledit Maunesan payera les arriérés de la rente et Barthélémy Guigou reprendra la maison et en jouira comme bon lui semblera (AD13, 309E1161, f°346). Le 26 juillet 1621, il vend cette maison à Estienne et Guilhem Bilhards frères menuisiers d’Aix pour le prix de trois cents écus valant neuf cents livres.


A la lecture des actes notariés, il ressort que Barthélémy Guigou a racheté les biens de ses frères en payant leurs dettes. Plusieurs documents l’attestent.

Le 24 janvier 1618, par acte d’insollutondation (AD13, 309E1158, f°103, Rencurel) Pierre Guigou cède à son frère Barthélémy une vigne qu’il a au terroir d’Aix, quartier du Sambuc, en paiement des dettes que son frère a acquittées pour lui d’un montant de trois cent quatre-vingt-un écus faisant mille cent quarante-trois livres qui se répartissent comme suit :
-        soixante écus qu’il lui doit
-        quarante écus qu’il a payés à Domeige Fregier ménager
-        cent écus à Pierre Malhet marchand d’Aix leur beau-frère
-    soixante-treize écus à Monsieur Jehan Estienne Thomassin, conseiller du roy et son premier avocat général en la cour de Parlement afin de lui faire relaxer tous les meubles de son logis qui avaient été saisis à la requête dudit sieur avocat général et lui éviter la caption personnelle tant pour le paiement de ladite somme que pour la prétendue rebellion dont ledit sieur avocat général accusait Pierre Guigou.
-         six écus à André Marroin, sergent royal d’Aix.
-      Et cent écus que Barthélémy Guigou promet payer pour ledit Pierre à George Bardon marchand d’Aix.

Le 25 juillet 1618, Pierre Guigou promet payer à son frère Barthélémy la somme de dix-huit écus faisant cinquante-quatre livres pour le prêt qu’il lui a fait il y a environ deux mois et demi pour les funérailles de sa femme Catherine Ribe.

Le 27 juin 1619, Barthélémy Guigou paye à François Aycard maître apohicaire d’Aix soixante livres que lui devait son père Jehan Guigou et le 13 mai 1620, cent vingt livres.

Le 5 juin 1619, Claude Gauthier rentier de la maison, logis, prés, vignes et biens de feu Jehan Guigou situés au terroir de Pourcieux et avec le consentemnt de Guilhem et Barthelemy Guigou ainsi que de  Catherine Lebre leur mère, a donné à arrentement à Pierre Guigou, leur frère, lesdicts biens.

Biens à Pourcieux.


Le 11 juin 1620, avec le consentement de sa mère Catherine Lebre, il devient propriétaire de tous les biens de son feu père : logis de la Madeleine, terres, prés, vignes…. Une estimation générale des 2/3 des biens a été faite et la vente s’élève à la somme de deux mille deux cents livres, mille cent livres pour chacun des deux frères. Compte tenu du fait que Pierre et Guilhem Guigou avaient des dettes d’un montant de neuf cents livres, chacun, Barthélémy s’engage à les rembourser. Et quant aux quatre cents livres restantes, il les leur paiera par moitié. De plus dans l’accord, il est stipulé que Barthélémy devra entretenir sa mère sa vie durant (AD13, 309E1160, f°579, Rencurel).

Le 12 août 1620, Barthellemy Guigou arrente à son frère Pierre le logis où pend pour enseigne l’image de la Magdeleine, prés, terres, vignes et autres propriétés, le tout situé au lieu de Porcils et son terroir et qu’il possède tant en qualité d’héritier de feu Jehan Guigou son père que comme acheteur dudit Pierre et encore de Guilhem Guigou leur frère de quelque contenance que le tout puisse estre pour le temps et espace de trois ans et trois saisons et ce moyennant la rente de soixante escus faisant cent quatre-vingts livres pour chaque année. (AD13, 309E1160, f°1178, Rencurel).

Le 14 janvier 1621, Anthoine d’Agoult et François d’Agoult seigneurs de Pourcieux, oncle et neveu investissent Barthélémy Guigou pour les biens achetés à ses frères et reçoivent en retour la somme de cent quatre-vint une livres pour droit de lods. (AD13, 309E1161, f°76, Rencurel)

Le 23 octobre 1621, Barthellemy Guigou, avec la présence et du consentement de Pierre Guigou son frère à présent rentier du logis et propriétés de Barthélémy Guigou, a arranté à Maiximin Guigou maître des Postes du lieu de Pourcieux le logis où pand pour enseigne l’image de la Sainte Magdeleine, prés, vignes et autres propriétés pour le temps de trois ans.
Un accord est trouvé au niveau de la rente. Tant que dans la province il y aura des villes et villages soupconnés de la contagion et que le village de Pourcieux dressera barricade comme il est de présent et étant donné que les passants ne passent pas devant le lougis, la rente sera de quarante écus faisant cent vingt livres pour chaque année. Et ôté tel supçon et empêchement, elle reviendra à soixante écus de valeur de cent quatre vingt livres par an. Le tout porté à Aix et à la maison du sieur Guigou au péril et fortune du rentier. (AD13, 309E1161, f°1153v, Rencurel).
Le 8 août 1643, Barthélémy Guigou vend à Maximin Gandoulphe, ménager de Pourcieux, une maison qu’il a et possède audit lieu et qu’il a achetée de Bertaud de Marseille pour la somme de deux cent dix livres confrontant ladite maison de levant maison de Jehan Corte, de couchant maison de Arnaud Blanc, du midi la rue publique et de septentrion jardin des hoirs de Jacques Escrivan et autres.

Le 8 octobre 1647, messire Jehan de Sigoyer seigneur de Calissanne reçoit de Pierre Arnaud cent dix livres pour la rente de la troisième année d’une terre que ledit Guigou lui arrente. Comme Barthélémy Guigou doit de l’argent à Jehan de Sigoyer, Pierre Arnaud paie directement le seigneur de Calissanne.

Le 14 juillet 1651, Barthélémy Guigou arrente à Anthoine Bressy de Pourcieux (AD13, 307E1240, f°879) une maison et étable avec la pallière au dessus situées audit lieu avec un petit jardin et un coing de terre le joignant appelé le jardin du Perier et encore un autre coin de terre au Chasteau vieux. Le tout désemparé par François d’Agoult coseigneur de Porcils par acte reçu par maître Louis Arbaud notaire royal de Saint Maximin le 14e janvier 1651.
Pierre et Barthélémy Guigou avaient vendu par acte du 7 août 1625 à François d’Agoult sieur de Pourcieux cette maison et propriétés (AD 13, 307E867, f°1523). Le sieur de Pourcieux avait joui de ces biens mais ne les avait pas payés.
Par acte du 14 janvier 1651 (AD 83, 3E21/404, f°13v), Barthélémy Guigou pour lui-même et au nom de son frère Pierre récupère ses biens et le 14 juillet de la même année les arrente.
Le 27 août 1667, ces biens reviendront au seigneur de Sigoyer en remboursement de créances.

De plus, Barthélémy Guigou donne des pensions aux prêtres du monastère de Saint Claire de la ville d’Aix. Il paie à messire André Baudier dix-huit écus quarante-cinq sous pour pension annuelle le 10 février1620 et le 5.janvier.1621.


Barthélémy Guigou décède vers 1665. C’est sa fille Anne Guigou, veuve de Louis Estienne qui a réglé les frais de sépulture de son père. Le 22 décembre 1665, elle reçoit de Jean Demours la somme de 83 livres en paiement des frais d’obsèques sur le prix de la vente des biens que lesdits Gaspard et Jehan Demours ont acquis de l’héritage de Barthélémy Guigou  du 22 octobre 1665. (AD13, 307E965, Graffeau).

Après le décès de Barthélémy Guigou, ses fils vont vendre aux enchères les biens que ce dernier possédait à Pourcieux.
Le 22 octobre 1665, Espérit et Pierre Guigou frères, héritiers par bénéfice d’inventaire désemparent à Gaspard et Jean Demours père et fils maîtres de poste de Pourcieux :

-      une petite maison dite de Maunier, un jardin ou place de maison à côté d’icelle, ledit jardin et place étant entre ladite maison et le logis dudit Guigou où pend pour enseigne la Sainte Magdeleine, une sueilhe joignant les escaliers de ladite petite maison du côté du levant. Le tout situé au lieu de Pourcieux et confrontant ladite maison de levant et midi terre et jardin restant audit Guigou, de couchant ledit logis de la Magdeleine et de septentrion la rue publique.


-         une terre appelée le Clarard au terroir du lieu confrontant de levant vigne du sieur Jean Escrivan maître verrier, de midy et couchant terres desdicts acheteurs et de septentrion le grand chemin royal allant de Pourcieux à la ville de Saint-Maximin.

-         et toutes les autres propriétés avec leurs droits, appartenances, entrées, passages et issues mouvant sous la directe des seigneurs de Pourcieux franche de sense, service et de tous arrerages de taille imposés jusqu’à ce jourd’hui.

Le tout pour le prix et somme de trois cent douze livres à laquelle lesdicts biens leur ont été délivrés à l’enchère publique comme plus offrant et derniers enchérisseurs. (AD13,307E965, Graffeau).


Toujours suite au décès de Barthélémy Guigou, les créanciers demandent à être remboursés des sommes prêtées.

Le 27 août 1667,  Pierre de Rogery écuyer d’Aix et Jacques Laurens notaire royal du lieu de Vitrolles résidant à ladite ville, experts et nommés par monsieur le lieutenant principal au siège de la ville de Forcalquier sont commis pour procéder au remboursement de la somme de deux cent quatre-vingt-deux livres, à monsieur le conseiller de Sigoyer au premier rang sur la liste des créanciers de feu Barthélémy Guigou. Monsieur le conseiller de Sigoyer sera remboursé de la façon suivante. Il recevra :

- une petite maison, une étable, un cazal et jardin joignant au terroir de Pourcieux confrontant de levant terre de la demoiselle Jeanne de Millony de midi rue allant au chasteau vieux, de couchant maison de ladite Millony et de septentrion cazal de monsieur d’Agut et Gaspard Demours hoste de la Poste.

-         une terre qui appartenait aussi à l’héritage de feu Barthélémy Guigou au
terroir de Pourcieux et quartier des Infirmeries confrontant de levant terre de messire Anthoine Pec , de midi le Desfens de la communauté, de couchant le chemin de Roquefeuil et de septentrion les Infirmeries.

Le prix de la susdicte maison et terre s’élève à deux cent quatre-vingt deux livres.

Pour le reste des biens de l’héritage de Barthélémy Guigou, c’est le baron d’Ollières, Joseph d’Agoult qui les a acquis. La preuve en est que le 9 novembre 1672, un commandement a été fait à la demande de la communauté de Pourcieux au baron d’Ollières pour paiement des tailles s’élevant à la somme de quarante livres pour la côte des biens de feu Barthélémy Guigou, acquis par Joseph d’Agoult.




Extrait du cadastre de 1653. AC Pourcieux. CC 2, f° 22 v

Barthellemy Guigou
Messire Joseph d’Agoult de Pierre Baron d’Ollières
Une maison et logis où pend pour enseigne l’image de la Magdeleine, estable, fenière, jas et autre maison, casal, ferrage et jardin le tout joignant ensemble assis audit Pourcieux et au devant la fontaine confronte de levant la rue publique, le chemin allant au château vieux et ferrage de Mr de Pourcioux Vitallis, midy ferrage dudit Vitallis et ferrage de Mr de Pourcioux d’Honnorat, de couchant ladite ferrage dudit sieur d’Honnorat, la traverse, maison de Michel André, Marc Anthoine Bellon et de Noël et Etienne Icard et de septentrion lesdites maisons contenant huitante cinq cannes d’assute la ferrage deux eiminades et demi et cent trente cannes et le jardin et lueque nonante trois cannes et demie, extimé le tout à quatre cens quarante cinq escus livres.

En marge
Notta que la petite maison, cazal et sueilhe tient me Gaspard Demours par luy acquise et par acte riere maistre Graffeau, notaire d’Aix le 22 octobre 1665, passé à la côte le 5 septembre 1666 et chargé ledit me Demours pour huict solz cadastralz vallantz VIII solz.
Tenet tout le restant monsieur le conseiller de Sigoyer par collocation acquit l’année 1665 et pour II livres XXIII solz I denier du consentement des parties, present me Jean Giraud son agent


Ce logis de la « Magdeleine » en faisait partie et c’est sur cette maison qu’aux environs de 1671, il fait construire son château que l’on peut encore voir à Pourcieux, même s’il n’a pas été conservé en tant que tel. (AC Pourcieux, DD 5, Eaux et Fontaines, 1673-1772)


Château dit des "d'Agoult"


Pour conclure, je dirai que cette famille a réussi son ascension sociale dès la fin du XVIe siècle grâce au négoce. Jehan a acquis des biens à Pourcieux d’où il était originaire, son fils Barthélémy a conservé ce patrimoine en rachetant la part de ses frères endettés. Il ressort aussi des actes qu’il a vraiment aidé son frère Pierre que ce soit dans les moments difficiles comme le décès de sa femme ou pour lui fournir du travail. Mais ses efforts n’ont pas toujours été récompensés ! En tout cas, bien qu’habitant à Aix, le père et le fils ont voulu garder des propriétés dans leur village natal peut-être parce qu’ils étaient attachés à leurs origines ou à l’instar des Vitalis, des Honorat, coseigneurs du lieu pour montrer leur richesse. Jean et Barthélémy Guigou ont marqué l’histoire du village. Mais après eux, tout a été vendu. Le temps passe, les choses changent...







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