Il appartenait à Cosme Vitalis seigneur de Fuveau et coseigneur de Pourcieux qui avait fait édifier son Grand logis à partir de 3 maisons, une estable et deux jardins qu’il avait achetés à des particuliers 2. Il devait se trouver d’après le cadastre non loin de la place actuelle du village près de la Verrerie et comptait au moins deux étages.
En 1664, le logis de la Couronne est arrenté par Marc Antoine de Vitalis à Jacques Siméonis sergent royal du lieu de Pourrières pour 3 ans et 450 livres de rente. Il arrente le logis, l’écurie attenante et les terres. Il se réserve aussi le pigeonnier 3.
A ce moment là, on trouve dans la cave 3 tonneaux de bon vin, dans la fenière 95 quintaux de foin, 4 charges de blé, 2 charges d’avoine et dans l’habitation elle-même 2 lits en noyer avec 2 matelas, 2 traversiers, des couvertures, 4 tables de pin, 7 grandes chaises à bras, 2 tables en noyer dont une en fort mauvais état, 2 bancs de noyer, 4 caquetoires de noyer, un grand poids tirant 495 livres, 2 landiers de fer et un grande bassine d’airain et à la cuisine une longue table avec un banc 4.
A partir d’octobre 1676 il est tenu par Marc Anthoine Demours. L’acte de chargement de capitaux stipule qu’il y a une paire de bœufs l’un de poil rouge et l’autre blanchâtre, 2 charges d’avoine, trois tonneaux de bon vin contenant 32 milleroles, 14 quintaux 75 livres de foin au grenier …5
Puis en 1683, c’est François Demours qui en est l’hôte pour 6 ans. Il doit payer 500 livres par an, cultiver les terres et entretenir les bâtiments. Le seigneur se réserve « un cartier de la maison ou logis pour l’exercice de la justice » du lieu 6.
C’est dans ce logis ainsi que dans celui de « La Masse » que se réunit suivant les années le « Conclave » pour la création du nouvel état. C’est une réunion à caractère secret qui a lieu tous les ans et qui est précédée de la reddition des comptes et suivie d’un banquet. En 1669, à cette occasion les dépenses s’élèvent à 29 livres 2 sols 7 deniers. On compte alors 4 picotins de blé, du safran, 15 pots de vin, 1 carteron d’huile, 5 plats de salade, 9 livres ½ de côtelettes, 2 noix muscades, 15 livres de mouton, 7 livres de porc, 6 œufs, 2 livres de saucisses, 2 onces de poivre, 2 douzaines d’oranges, 2 lapins… Plus des chandelles, du bois... Le montant des dépenses et les denrées achetées montrent l’importance du repas. Pour comparaison, à la même époque la somme allouée aux mendiants et estropiés s’élèvent à 15 livres 6 sols, le salaire du vicaire à 36 livres et celui du valet de ville à 18 livres 7.
Le logis de la Couronne hébergeait aussi des gens de guerre qui traversaient le village.
En 1598 la communauté paie les dépenses de 3 archers qui y logeaient 8 et plus tard le logement et la nourriture des officiers et soldats de la campagne du Chevalier d’Ollières et du régiment de Sainte Croix 9.
Ce logis restera la propriété des Vitalis jusqu’en 1737, puis sera vendu par Charles de Vitalis seigneur de Pourcieux et Jean Joseph de Vitalis chevalier de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem son frère à Gaspard D’Agoult marquis d’Ollières et seigneur de Pourcieux 10.
1- A.D Draguignan -3 E 21.102
2- A.C Pourcieux-CC-1606-Cadastre
3- A.D Draguignan - 3 E 94.83- f°366
4- A.D Draguignan - 3 E 94.83- f°492
5- A.D Draguignan - 3 E 94.98
6- A.D Draguignan - 3 E 94.99
7- A.C Pourcieux - BB
8- A.C Pourcieux – CC 1598
9- A.C A.C Pourcieux – CC 1632
10- A.D Draguignan- 3 E 94.111- f°933
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